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30/03/2013

Les Tarzanides du grenier (n° 28)

Si j'écris BOMBA fils de Tarzan vous ne me croirez pas. Et moins encore lorsque pendant votre enfance vous lisiez les BD TARZAN commercialisées par la SAGEDITION.

 

Car, pendant les années 70 du siècle précédent, le fils de l'homme singe apparut sous le nom de KORAK et non pas sous celui de BOMBA. C'est effectivement KORAK qui correspond à la seule vraie identité de l'enfant qui grandit auprès de Lady Jane et John Greystoke.

 

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 Image prélevée page 51 du numéro 16 de TARZAN GEANT,

année 1973.


  Nous verrons cela moins brièvement

samedi prochain. 


23/03/2013

Les Tarzanides du grenier (n° 27)

 DANN

 

Que faire d'un après-midi pluvieux provincial ? Pour mon goût c'est re-feuilleter de vieilles BD, souvent celles de mon enfance populaire montluçonnaise. 

Le jeudi, les copains du quartier envoyaient leur ballon contre la porte de la maison, rien que pour m'obliger à mettre le nez à la fenêtre. « Allez, on y va, viens ! On va au Champ de courses jouer au foot ! ». 

Le « Champ de courses » c'était l'ancien hippodrome disparu, ayant laissé son espace à l'aérodrome d'à présent. C'était, c'est encore Villars pour moi. Sur ce sujet, mon grand père racontait ce qu'il avait retenu de ses parents : autrefois, au temps de Napoléon III, il y avait un étang. Je n'en doutais pas : à certains endroits, en contre bas de la voie ferrée en direction de la ville, la terre envahie d'herbes sauvages, demeurait assez molle sous nos sandales. On pouvait même encore y arracher des touffes de jonc. 

Aller jouer au foot ? Je refusais de temps en temps, inventant quelque mensonge. Par exemple : que ma mère allait m'emmener chez le médecin. 

  • T'es malade ?

  • Non. Mais tous les trimestres elle m'y emmène une fois.

  • Alors ça fait deux fois déjà ce mois qu'elle t'y emmène, eh ! 

Moi, le foot, je n'appréciais pas des masses. Je préférais le judo. Je fréquentais « La Montluçonnaise », Quai Louis Blanc, et sans m'être du tout inscrit aux entraînements. 

Cette semaine, j'ai retrouvé dans un gros carton débordant de feuilles illustrées un titre de BD édité tout au début des années 50 de 1900. Un titre commercialisé par CHOTT. C'est un spécial Jacques Tonnerre américanisé en THUNDER JACK pour épater les gamins d'une France d'après guerre. Une France rendue convalescente par le dollar, oui camarade Thorez.

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THUNDER JACK, 64 pages de BD et 4 pages de couverture dont une seule peinte de jaunes et de rouges, signée personnellement CHOTT. 

Entre deux aventures, l'une du cavalier canadien de la police montée, et l'autre de l'impétueux BIG BILL LE CASSEUR, j'ai relu l'épisode sans lendemain d'un tarzanide bien discret : DANN. 

Quand l'historiette débute, DANN est enfant. A la fin il est homme. Tout ça en sept pages, pas une de plus. DANN se déplace à dos d'éléphant et tue les lions. Il ne porte qu'un petit pagne pour cacher son zizi. C'est donc bien un tarzanide culotté par la civilisation, laquelle construit des villes pour ensuite les détruire.

 

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DANN sauve une jeune fille brune qui, à son tour le sauve du poignard d'un sorcier vindicatif nommé YOGOYA. Ne cherchez pas plus loin : c'est terminé. Bien sûr vous pouvez imaginer un mariage prochain à l'eau de rose, mais... mais apprenez que DANN et Laure sont en réalité frère et sœur ! D'où pas question d'une étreinte sexuelle réglementaire, c'est à dire autorisée par le maire et le curé (en attendant l'approbation musulmane). L'inceste demeure tabou, c'est pourquoi des gens d'apparence vertueuse le pratiquent en cachette. 

Le spécialiste Gérard Thomassian dans le tome III de son encyclopédie BD des petits formats, indique que le tarzanide DANN fut dessiné par André Rey. 

André Rey s'abritait sous le pseudonyme de Carland. Il participa à trois des derniers numéros consacrés à un autre tarzanide, fameux celui-ci : TARGA.

 

 

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Bien des images dans DANN sont produites à partir d'extraits de films américains ayant Johnny Weissmuller pour vedette dans le rôle de TARZAN.

Sur la photo ci-dessus, déplacez mentalement vers la gauche la jeune femme, et remplacez le rhino-féroce par un lion bondissant, vous obtenez le modèle du dessin d'André Rey.

 

Docteur Jivaro

 

16/03/2013

Les Tarzanides du grenier (n° 26)

 

KARZAK

 

Lors de mon enfance, les journaux de BD portaient fréquemment des titres évocateurs de bouleversements naturels : Cyclone, Tempête (Tempest), Ouragan, etc … ou encore les héros de papier se voyaient dotés d'un patronyme alliant la force et le courage : Tim l'Audace, Duck, Hurricane, Bill Tornade … 

Quel âge en culotte courte avais-je lorsque je ne sais plus quel garçon me prêta un album illustré dont j'ignorais, alors, l'existence ? En tout cas, l'imagerie tristement imprimée de rouge et de bleu ne s'attira pas ma sympathie. Je rendis le prêt, j'oubliai le titre. 

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Longtemps, longtemps après je retrouvai sans l'avoir cherchée cette reliure.

C'était, me semble t'il, dans Clermont-Ferrand, une librairie populaire ouverte sur l'une des rues étroites du quartier de la gothique cathédrale bâtie de pierres de Volvic. Sombres pierres, comme pour faire mentir le scorbut alias Le Corbusier pour qui les cathédrales apparaissaient blanches même étant peintes. 

Le rédactionnel dans TOURBILLON laisse trop peu de place à la BD. L'ambiance du texte en est pétainienne, lénifiante à l'attention des enfants. Cela se pratiquait pendant les années d'occupation militaire de la France par l'Allemagne. On n'est pourtant pas dans Paris, on est en Algérie, dans Alger alors « capitale libre française » quand TOURBILLON publie son premier exemplaire (mars 1944). Cent trente huit numéros suivront, édités à Paris à partir du numéro 118. 

Si je vous parle brièvement de ce TOURBILLON qui ne désordonne rien, pas même une plume d'autruche, c'est qu'avec son numéro 124 débutent les aventures de KARZAK. Et que ce TARZAK est un tarzanide. 

Tarzanide de présence modeste certes, mais un tarzanide malgré son absence totale de célébrité. C'est Guy Samud qui en signe scénario et images. On voit, immédiatement, que les mouvements du personnage sont décalqués avec médiocrité sur ceux de Hogarth quand Hogarth, jeune prétendant s'inspirait du très professionnel Harold Foster. 

KARZAK, même si Francis Lacassin négligea de l'incorporer dans la liste des imitateurs de Tarzan, n'est pas totalement absent sur le Web. Tapez dans Google : karzac tourbillon bd, pour obtenir de ses nouvelles. Même si eBay vous pose une crotte de lapin sur le gâteau : l'annonce 160417263718 a été supprimée. 

Dans le numéro 129 par lequel se termine le cinquième album TOURBILLON, notre tarzanide de service est enterré dans une fosse, sa tête enduite de miel – Ah ! miel, alors ! Le voici offert en pâture à toute une population de fourmis formant « un sinistre cortège pour se rendre à la curée » . Quelle horreur ! C'est inscrit dans le texte. 

Je dus lire ce machin à l'approche de mes huit ou neuf ans. Soixante hivers passés,  j'ignore encore comment le brave KARZAK échappa au supplice. Reste que je m'en fiche bien, vous n'en doutez pas j'espère.

 

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Page BD choisie parmi les

12 pages de l'exemplaire 128. 

 

 

Dans ce numéro 128 le rédacteur apprenait à ses jeunes lecteurs que la ville d'Alger porta d'abord pour nom ICOSIUM.

 

Docteur Jivaro

 

09/03/2013

Les Tarzanides du grenier (n° 25)

PELLOS

Athéniens ! s'exclamait DIOGENE, ironique et risquant le bâton, Athéniens ! Vous avez construit un pont mais il n'y a plus d'eau en-dessous. Vendez le pont pour vous acheter de l'eau. 

Deux mille ans après – Davantage, on peut dire – le dessinateur PELLOS débute une vraie carrière dans la bande dessinée. Il crée un « Monsieur Petitpon ». 

On est en 1937, dans le journal illustré JEUNESSE MAGAZINE. Sur trente deux pages, l'aviation occupe une place prépondérante, et les garçons en sont enthousiastes. Alors forcément, Monsieur Petitpon commence ses aventures amusantes en construisant dans son salon un monoplan à hélice.

 

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En page 32, on trouve « le fils de Sherlock Holmes » dont le graphisme est signé de GROVE que l'on appréciera plus tard dans Le Canard Enchaîné.






 Notre bédéïste PELLOS devient vite l'un des principaux collaborateurs de la famille Offenstald. Celle-ci éditait de très nombreux titres pour une clientèle surtout constituée d'enfants prolétariens et de fils de petits commerçants. Dans cette famille, il y eut une rivalité commerciale entre les jeunes et les vieux. Les jeunes éditèrent JUNIOR ; les vieux éditèrent l'AS. L'AS utilisait du matériel français pendant que JUNIOR faisait appel aux produits américains. Cependant, tous les deux recouraient à un même personnage cumulant les suffrages populaires dans le roman, le cinéma et la Bédé : TARZAN. Mais avec une différence entre deux styles : L'AS imprimait les images signées REX MAXON, et JUNIOR celles signées HOGARTH.


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Dans l'AS de 1938, la présentation TARZAN respectait la disposition du dessin et du texte américains, les images carrément distinctes de l'écriture, les bulles étant absentes.


Quelque vingt ans après son Monsieur Petitpon, PELLOS prend, toujours à la demande d'un des fils Offenstald, la succession de FORTON (1908-1934) pour rajeunir les célèbres PIEDS NICKELES. Rapide, nerveux, expéditif, PELLOS s'attache pendant presque quatre décennies (1948-1981) à cette série humoristique à laquelle il fait perdre l'ambiance anarchique d'origine. Entre Monsieur Petitpon, de 1937, et les Pieds Nickelés qu'il reprit en 1948, donc entre deux séries BD drolatiques, PELLOS gagnera aussi une célébrité dans les caricatures relatives aux sports. Lui même, pratiquera plusieurs d'entre eux. Les sports de combat l’intéressaient tout particulièrement : boxe, lutte gréco-romaine, catch, judo – en veux-tu en voilà et, pourquoi pas, le pancrace ? On ne parlait pas alors de kung-fu. Appréciant pleinement la force physique mobilisée par la volonté de vaincre, il est normal que PELLOS ait façonné pour la BD des champions capables  d'actes   héroïques exigeant autant de musculature que de dévouement. 

Pour JUNIOR, il produira Jean-Jacques ARDENT. 

J.J. Ardent, beau comme une statue grecque à laquelle une bonne déesse à insufflé la vie, affronte une créature hybride, moitié gorille, moitié homme (non, non, ce n'est pas TARZAN). Cette … Ce monstre c'est MANOUK fabriqué scientifiquement par le Docteur Mackenvicht, un expérimentateur dangereux. Un match extrême s'ensuit où le sport est dévié jusqu'au cannibalisme. Un enjeu sexuel apparaît aggravant la compétition : le vainqueur épousera la jolie blonde, Leïla. L'ambitieux Docteur Mackenvicht l'a d'ailleurs promise au vorace Manouk pour l’exciter plus encore à écraser J.J. ARDENT.

 

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Pendant l’entraînement en vue de chaque épreuve J.J. ARDENT est conseillé par un maître nageur nommé Weissmuller. Tiens donc ! on voit que PELLOS appartient bien au temps pendant lequel Johnny Weissmuller, champion olympique de natation, incarnait le mythe de TARZAN pour le cinéma américain. Ainsi WEISSMULLER  TARZAN parvenait à PELLOS par l'intermédiaire de J.J. Ardent. On pense tout de suite à tous les dérivés musclés et demi-nus inscrits dans la lignée des Tarzanides. Et l'on s'interroge : comment PELLOS, si doué pour animer des musculatures dans la bande dessinée, à t'il fait pour éviter d'avoir à illustrer un Tarzanide ? Son talent surpassait celui de nombre des dessinateurs qui se firent connaître rien qu'en imageant pauvrement quelques-uns des substituts de TARZAN ! Voyez l'italien AKIM, maladroitement illustré.


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La guerre du feu,

n° 256 de l'année 1951

image Pellos extraite de Zorro


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Image Firmin Serac

extraite de Zorro, n° 252


 

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Et pour les petites demoiselles qui ne sont pas des mauviettes (dixit Pellos) voici DURGA RANI, en 1948 et dans le gentil petit journal FILLETTE.

DURGA RANI, sûrement la plus violente de toutes les autres Tarzella imaginées à son époque. Beaucoup de parents s'en effrayèrent.


PELLOS, dont la longueur de vie (1900-1998) couvrit quasiment celle du XXe siècle reçut le Grand Prix d’Angoulême en 1976. Non sans regretter que certaines BD ait été politisées à outrance et de manière gauchiste dès le commencement des années 70. 

 

Docteur Jivaro

 

 

02/03/2013

Les Tarzanides du grenier (n° 24)

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TARZAN se retourna, modulant le sifflement par lequel il appelait JAD BAL JA, le lion géant qui lui restait fidèle depuis sa victoire remportée contre les gardiens primitifs des trésors d' Opar.


Mais non, sur cette image, ce n'est pas Tarzan. Les épaules larges et l'énergie du visage peuvent sûrement entretenir la confusion … Mais non, ce n'est pas Tarzan.


C'est Raô, spécimen humain d'une race supérieure, indo-européenne, tout au moins à en croire le texte écrit par Martial Cendrés, en 1937-38 et pour le journal de bandes dessinées JUNIOR, propriété de l'un des membres de la nombreuse famille Offenstald.


PELLOS en fut le graphiste hardiment novateur.


Aujourd'hui encore, on ne peut que s'étonner qu'aucun éditeur ne lui ait confié la réalisation d'un tarzanide bien que son style musclé et mouvementé l'y ait prédisposé.


Samedi prochain nous approcherons de façon détaillée le phénomène PELLOS.

 

Doctor Jivaro

 

23/02/2013

Les Tarzanides du grenier (n° 23)

Wamba

WAMBA est un noir, travailleur salarié de base dans une exploitation forestière en bordure de la Nyanza, rivière traversant l'Oubanghi. 

Ne cherchez plus l' Oubanghi : ce pays africain tenant sa légitimité de la Conférence de Berlin organisée en 1884 par le formidable BISMARCK, a cessé d'exister. Un de nos ancêtres politiques, le commandant Jean-Baptiste Marchand, joua un rôle essentiel dans ces régions autrefois limitrophes entre Congo Belge et Congo français. Une BD parue en 1953 dans l'hebdo Coq Hardi raconte en version adaptée pour les enfants, l'épisode terminal : Fachoda.  Un texte de Saurel illustré par Le Rallic.

 

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WAMBA, athlète africain, œuvre-t'il à rentabiliser l'arbre à caoutchouc ? La bande dessinée imprimée dans RIC ET RAC depuis le numéro 1 jusqu'au numéro 18 (1944) ne précise rien la-dessus. Le scénario, assez pauvre, peut se résumer de la manière suivante : la brutalité d'un contremaître blanc provoque une rébellion de la part d'employés qu'autrefois on décrivait comme « de type négroïde ». L'un deux justifie d'ailleurs de façon plutôt raciste sa révolte : « tous les blancs sont nos ennemis. Ils doivent être tués impitoyablement ».

 

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WAMBA, lui, n'est pas du tout d'accord. Il s'éloigne « à travers la jungle », décidé à ne revenir auprès de ses compagnons  que lorsque la famille européenne propriétaire légitime aura retrouvé ses biens spoliés. 

Entre temps, WAMBA aura agi en vrai émule de Tarzan. Un Tarzan que l'on sait n'avoir jamais remis en cause le droit du colonisateur blanc en Afrique noire. (Mais pourquoi critique t'on l'action religieuse chrétienne des Pères Blancs occidentaux en Afrique, alors que l'on ne critique jamais – ou toujours pas – l'action religieuse des marabouts musulmans s’accommodant fort bien de l'excision des fillettes noires ?)

WAMBA tue un lion en le trouant d'un coup de pieu aigu ; il sauve des sables mouvants un blanc malveillant ; puis il lutte au corps à corps contre un insurgé noir dont il immobilise les quatre membres. Puis encore, toujours infatigable, tel un vrai imitateur de Tarzan, il tue d'une sagaie dans l'estomac l'affreux SANTINI, un vilain homme de race blanche s'imaginant invulnérable d'être moulé dans une peau de boudin blanc – Eh ! Eh ! 

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 Une imagerie conforme à la gestuelle des Tarzanides.

 

Tout est bien qui finit bien. Même si WAMBA refuse d'apparaître comme un « bon noir » conforme au code révolutionnaire énoncé par la théorie socialo-communiste. N'aurait-il pas dû diriger la simple révolte de ses frères de race vers une révolution anti-coloniale permettant de ruiner l'influence européenne en Afrique tout en renforçant un envahisseur rival, celui des pays islamiques du Golfe ? Mais, sur cette question, qui osera dénoncer le rôle de l'Angleterre et de son Laurence d'Arabie, rôle finalement néfaste pour l 'Occident dans les décennies qui suivirent. 

GIRE, (mortibus en 1979) dessina WAMBA tout en accomplissant une bien longue carrière de bédéïste français. 

GIRE, soudain apparu avec son LAGLOBULE en remplacement de NESTOR TOURNIQUET dans le numéro 74 (année 1938) de l'AS, hebdo, 16 pages grand format. Plus tard, dans les années 1950 l'éditeur ARTIMA, « petit bourgeois opportuniste », et le journal stalinien VAILLANT, le premier avec TEMPEST et le second avec LA PENSION RADICELLE, le rendront sympathique auprès du jeune public. 

Même lorsqu'il essaie d'adapter son coup de crayon aux scénarii réalistes c'est toujours la manière humoristique qui lui va le mieux.

 

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Extrait de LE TEMERAIRE, 1944

On doit aussi à GIRE un passage chez LE TEMERAIRE, hebdomadaire inspiré de l'idéologie nazie. GIRE y figure en bas de page 3 du numéro 38 (le dernier) de ce journal de BD alors destiné à la "jeunesse moderne de France".

Doctor Jivaro